Le célèbre joaillier new-yorkais Tiffany & Co. s'attaque actuellement aux bijouteries et joailleries qui proposent des produits correspondant à la célèbre HardWear-de la collection Tiffany. À propos du cabinet d'avocats Hogan Lovells de nombreux avertissements sont envoyés aux moyennes et petites entreprises du secteur.
Contexte des avertissements
Tiffany & Co, fondée en 1837 et mondialement connue au moins depuis le film classique "Breakfast at Tiffany's" (1961), considère que les produits d'autres distributeurs de bijoux sont des imitations illégales de sa collection HardWear, notamment du design caractéristique "U-Lock". Selon Tiffany, la collection lancée en 2017 a fait l'objet d'une publicité intensive et a été portée par de nombreuses célébrités, ce qui a contribué à sa notoriété.
Base juridique et allégations
Les avertissements de Hogan Lovells se fondent sur le la protection contre la contrefaçon en vertu du droit de la concurrence en vertu de l'article 4, point 3, de la loi contre la concurrence déloyale (UWG). Tiffany reproche aux détaillants concernés
- commettre une tromperie sur l'origine qui aurait pu être évitée
- Exploiter la bonne réputation des produits Tiffany (exploitation de la réputation)
La protection contre la contrefaçon en vertu du droit de la concurrence s'applique lorsque les conditions suivantes sont remplies :
- Caractère concurrentiel du produit original
- Imitation du produit
- Exploitation déloyale ou atteinte à la réputation du produit original ou tromperie sur l'origine du produit
Il est important de noter que la protection contre la contrefaçon en vertu du droit de la concurrence ne dépend pas du fait que le produit ait été conçu de manière nouvelle ou pour la première fois par le titulaire des droits. Tiffany fait valoir que sa collection HardWear, et notamment son design caractéristique "U-Lock", a acquis une grande notoriété grâce à une publicité intensive et à son utilisation par des célébrités. Cela a créé une spécificité concurrentielle qui est exploitée de manière déloyale par les produits similaires des distributeurs mis en demeure.L'évaluation juridique de tels cas est complexe et nécessite un examen minutieux au cas par cas. Les commerçants concernés devraient faire examiner les allégations par un avocat spécialisé en droit de la propriété intellectuelle afin d'élaborer d'éventuelles stratégies de défense.
Demandes contenues dans les avertissements
Les lettres de mise en garde de Hogan Lovells contiennent généralement les demandes suivantes :
- Remise d'une déclaration de cessation et d'abstention assortie de sanctions pénales
- Renseignements sur les fabricants, les fournisseurs et les acheteurs des produits
- Paiement de dommages et intérêts
- Remboursement des frais d'avocat
- Dans certains cas : publication d'une "apologie publique" sur le site web du commerçant
Risque de coûts pour les commerçants concernés
Hogan Lovells fixe souvent la valeur du litige à au moins 200.000 €, ce qui peut entraîner des frais d'avocat extrajudiciaires de plus de 2.900 €. Dans un cas documenté, pour un chiffre d'affaires total inférieur à 100 €, la valeur du litige a été fixée à 250.000 € et des frais d'avocat de 3.227,90 € ont été réclamés.
Recommandations d'action pour les commerçants concernés
- Garder son calme et respecter les délais fixés
- Ne pas donner d'informations ni faire de reconnaissance de dette de manière prématurée
- Faire vérifier immédiatement la lettre d'avertissement par un avocat
- Ne pas signer la déclaration d'abstention pré-formulée sans l'avoir vérifiée et modifiée
- Le cas échéant, faire rédiger une déclaration d'abstention modifiée
- Examiner de manière critique le montant du litige
- Examiner les stratégies de défense possibles
Qualification juridique et possibilités de défense
La question de savoir si l'on est effectivement en présence d'une contrefaçon illicite au sens de la protection contre la contrefaçon prévue par le droit de la concurrence est complexe et doit être examinée avec soin au cas par cas. Il convient de noter que la protection contre la contrefaçon en vertu du droit de la concurrence ne dépend pas du fait que le produit soit nouveau ou conçu pour la première fois par le titulaire des droits. Ce qui compte, c'est de savoir si la conception est perçue par le public comme une indication d'origine d'un fabricant particulier. Les stratégies de défense possibles peuvent se concentrer sur les aspects suivants :
- Absence de caractère concurrentiel : argument selon lequel les caractéristiques contestées ne sont pas caractéristiques de Tiffany ou ne sont pas perçues par le public comme une indication d'origine.
- Absence de contrefaçon pertinente : mise en évidence de différences entre les produits qui excluent toute contrefaçon.
- Absence de déloyauté : prouver qu'il n'y a pas de tromperie sur l'origine ou d'exploitation indue de la réputation, par exemple en identifiant clairement ses propres produits.
- Besoin de liberté : argument selon lequel certaines caractéristiques de conception sont généralement courantes et nécessaires pour le secteur.
La protection contre la contrefaçon en vertu du droit de la concurrence laisse place à différentes approches de défense en raison de sa complexité et de la nécessité de considérer chaque cas individuellement. Par le passé, des avocats spécialisés ont déjà réussi à défendre des clients avec succès et à moindre coût contre les demandes de Tiffany en identifiant les circonstances spécifiques de chaque cas.
Conclusion
Les avertissements de Tiffany & Co. montrent l'importance de la protection des marques et des designs dans le secteur de la bijouterie. Pour les commerçants concernés, un examen juridique minutieux et une approche stratégique sont indispensables. Les conseils d'un avocat spécialisé peuvent aider à repousser des demandes disproportionnées et à obtenir une solution favorable au commerçant.Les personnes concernées ne doivent pas hésiter à demander une aide juridique. Nous proposons une évaluation initiale gratuite pour discuter des chances de succès et des stratégies possibles.